Visite de la cathédrale Saint Pierre de Vannes, une des cathédrales la plus originale de Bretagne

 

Si certaines cathédrales semblent s’élever d’un seul élan vers le ciel, à l’image de celle de Chartres, d’autres portent les marques des soubresauts architecturaux de leur histoire. La cathédrale Saint-Pierre de Vannes est de celles-ci.

La contemplation de sa façade offre une grande diversité de styles : roman du début du XIII ième siècle pour la tour nord néogothique pour la tour sud, et même une rotonde Renaissance italienne, côté nord. C’est là un édifice où les courants artistiques se juxtaposent et se recouvrent au gré des siècles. De même, la dévotion à Saint Vincent Ferrier, saint patron de la ville, a pu éclipser celle à saint Patern, né cinq cents ans plus tôt. C’est ainsi que la statue qui accueille le visiteur aux portes de la cathédrale de Vannes n’est pas celle du saint autochtone, mais celle d’un prédicateur espagnol, né à Valence à 1200 kilomètres de là.

Un financement difficile

En 1418, le Duc de Bretagne Jean V prie le prédicateur Vincent Ferrier de venir en Bretagne pour raviver la foi bretonne. Le 5 avril 1419, un an après son arrivée à Vannes, le prédicateur meurt d’épuisement dans une maison de l’actuelle place Valencia. Un tableau dans le transept nord le représente sur son lit de mort, auprès de la duchesse de Bretagne affligée. En une année seulement, ce prédicateur aura su toucher, non seulement l’âme des vannetais, mais aussi celle de nombreux européens. En effet, avant son arrivée à Vannes, le prédicateur Vincent Ferrier avait parcouru le continent européen.

Très rapidement, des fidèles, de toute l’Europe, se pressent à son tombeau pour obtenir son intersession et déposer, en remerciement, leurs offrandes.

Malgré cela, l’édification de la cathédrale de Vannes fut très difficile. En 1389, pour aider à son financement, le pape Boniface IX accorda une indulgence. Toutefois, cette aide n'était pas suffisante et l'évéché avait toujours autant de difficulté à réaliser cette construction.

L´épiscopat décisif à cette construction fut celui du dominicain Yves de Pontsal (1450-1476). Ce dernier est l’ancien confesseur de la duchesse Jeanne et est le trésorier du chapitre depuis 1436. En 1451, il obtint du Pape Nicolas V une bulle accordant une indulgence plénière pour dix ans à ceux qui visiteront la cathédrale et y feront une aumône pour son achèvement.

Le 23 juillet 1455, le Pape Calixte III renouvela l’indulgence de 1451 pour dix autres années après l’expiration des dix premières. En 1455, Vincent Ferrier est canonisé, à l’issue d’une enquête rassemblant 312 témoignages. Pour la grande fête de la canonisation du saint, la cathédrale fut tapissée sur toute sa hauteur ! 

La nef, réaménagée sous l’épiscopat d’Yves de Pontsal, est consacrée en 1476. Cette nef est dite « à vaisseau unique », c’est-à-dire sans bas-côtés. Cette caractéristique est très rare en Bretagne alors qu’elle est beaucoup plus courante en Catalogne. Autre spécificité, le maître-autel se trouve non pas dans le chœur, mais à la croisée du transept. Cette particularité trouve son origine dans une décision de Monseigneur de Bertin qui avait souhaité de le rapprocher des fidèles. C’est pourquoi, en 1768, cet évêque a ordonné la destruction de l’ancien chœur et fait voûter d’arêtes le transept et la nef, changeant considérablement le volume de l’édifice. Cette voûte dissimule, toujours, la charpente lambrissée d’origine se trouvant à une dizaine de mètres plus haut. A cette époque, l’agencement de l’intérieur de la cathédrale ne mérite cependant pas le sévère jugement de l’inspecteur général des monuments historiques Prosper Mérimée qui déclara que seuls  les tours et le portail étaient dignes d’intérêt. 

Les travaux du chœur ont par ailleurs condamné l’accès à la crypte où se trouvait, dans un premier temps, le tombeau de saint Vincent Ferrier. Par la suite, ce tombeau fut déplacé plusieurs fois. Aujourd'hui, il se trouve dans le transept Nord après avoir été, depuis 1956, dans la rotonde du Saint Sacrement. Un buste reliquaire de 1903 s’y trouve installé.

Partout le souvenir du saint patron de la ville irradie, jusque dans la chapelle absidiale de saint Vincent, dans l’axe du chœur. Le retable de style lavallois daté de 1634, présente la rare alliance du marbre et du calcaire. Sous le regard d’une Vierge sculptée, une autre alliance retient l’attention du pèlerin : celle de la statue de saint Vincent Ferrier, dans la niche centrale, et celle de saint Patern à sa droite. Dans ce renouvellement de pierres élevées par la foi, les nouvelles dévotions ne condamnent pas les anciennes à l’oubli.

Dimensions de la cathédrale Saint Pierre

D’une longueur de 110 mètres, la cathédrale de Vannes est la plus longue cathédrale de Bretagne.

Les styles existant dans la cathédrale Saint Pierre

De style gothique, le cathédrale de Vannes fut élevée sur le site de l’ancienne cathédrale romane. Sa construction s’étendit sur cinq siècles, du XV ième siècle au XIX ième siècle. Si l’on inclut la durée d’existence de la tour-clocher, de style roman et seul vestige de l’ancienne cathédrale, nous arrivons à une durée de construction de sept siècles. 

La première cathédrale de Vannes fut détruite en 919 lors des invasions normandes en Bretagne. Une nouvelle cathédrale fut construite, dans un style roman, vers 1020 par l’évêque Judicaël et son frère Geoffroy Ier, Duc de Bretagne. Selon la tradition, cette cathédrale était édifiée au même emplacement. Faite de granit et continuellement modifiée par l’addition de nouvelles structures, la cathédrale est un édifice extrêmement composite.

La reconstruction en style gothique décidée par l’évêque Yves de Pontsal se fit entre 1454 et 1520. Elle fut rendue nécessaire du fait que l’ancien sanctuaire était devenu trop petit pour faire face à l’affluence des pèlerins qui se pressaient autour du tombeau de saint Vincent Ferrier. La cathédrale de Vannes a été édifiée grâce aux offrandes des pèlerins venus se recueillir sur le tombeau du saint que le pape Calixte III vient de canoniser. La nef, le transept et le porche du croisillon nord datent de cette époque.

Au XVI ième siècle a été construite une chapelle ronde à étage. Cette chapelle est appelée Tour du Saint Sacrement ou Tour Renaissance ou encore Tour Danielo, du nom de son édificateur.

La tour nord est la principale structure héritée de l’ancienne construction romane.

Les voûtes et le choeur ne furent construits qu’au XVIIIe entre 1771 et 1774. Enfin la tour sud et la façade occidentale avec son porche datent du milieu du XIX ième siècle.

L’extérieur aujourd’hui

La façade occidentale fut construite en 1857 en style néo-gothique. Sur le pilier central du portail, à l’extérieur, se trouve la statue du Dominicain saint Vincent Ferrier.

 La façade nord s’ouvre sur le jardin du cloître. Ce jardin contient les ruines du XVI ième siècle d'un cloître fermant l'ancien cimetière de la cathédrale de Vannes. Cette façade nord s’ouvre sur la rue des Chanoines, grâce au beau porche dit des Chanoines qui termine le croisillon nord du transept en style gothique tardif.  Ce porche est décoré des 12 niches correspondant aux statues des 12 apôtres.

L’intérieur de la cathédrale

La nef s’étend sur six travées dont la première constitue le narthex. Il n’y a pas de vaisseaux collatéraux nord et sud. Ceux-ci sont remplacés par deux séries de cinq chapelles donnant sur le vaisseau central. Les chapelles de la première travée sont inexistantes car occupées par les deux tours.

Les chapelles du côté sud

Les cinq chapelles du côté sud sont les suivantes :  

Chapelle des Fonts Baptismaux

C’est la plus petite des 5 chapelles. Depuis 1856 elle accueille les fonts baptismaux. Cependant elle est trop exiguë pour qu’on y pratique des baptêmes : ceux-ci ont lieu au milieu des stalles de l’arrière-chœur. Le vitrail de cette chapelle est divisé en six médaillons : on retrouve d’abord Adam et Ève mangeant le fruit défendu, puis étant chassés du Jardin d’Eden. Puis nous retrouvons Jean le Baptiste baptisant le Christ et le reconnaissant comme le Messie auprès de la foule, et enfin le baptême et le sacre de Clovis par Saint Rémi. Ce vitrail a été offert en 1878 par Anne de Néverlée, comtesse douairière de Courcy. On peut y remarquer un devant d’autel du XVI ième siècle représentant la Cène du Jeudi-Saint.  

Chapelle Sainte Anne

Sainte Anne est la sainte patronne de la Bretagne. Cette sainte, par sa représentation, bénéficie d’une dévotion particulièrement grande en Bretagne. Le retable date du XIX ième siècle. On retrouve Sainte Anne avec les traits d’une femme âgée, accompagnée de sa jeune fille Marie. A leur gauche, Joseph et l’Enfant Jésus. A leur droite, Saint Joachim, le mari de Sainte Anne, portant dans sa main gauche une corbeille contenant deux colombes, offrande pour la Présentation au Grand Prêtre de Jérusalem. Le vitrail de la chapelle montre le pèlerinage de Sainte-Anne d’Auray, et d’autres évènements importants de sa vie. Admirez en particulier la statue en bois doré du XVIII ième siècle et le vitrail. Vous y trouverez aussi le tombeau de Monseigneur Bécel qui fut évêque de Vannes entre 1866 et 1897.

Chapelle des Saints Coeurs de Jésus et Marie ou Chapelle du Rosaire

Le vitrail de cette chapelle montre le Sacré Cœur de Paray-le-Monial. Vous y trouverez aussi un remarquable retable de Philippe Matozrec (1763) dont le tableau représente les saints cœurs (signes de l’amour) de Jésus et de Marie dont les bontés tombent sur l’Église et les hommes. Ce vitrail est un des premiers vitrail représentant le Sacré Cœur de Paray. Vous y trouverez aussi le tombeau de Monseigneur Bertin évêque de Vannes de 1746 à 1774.

Chapelle du Bienheureux Pierre René Roque

Le Bienheureux Pierre René Roque est né à Vannes et était un prêtre de Vannes, connu pour sa grande piété. Lors de la Révolution Française, ce prêtre réfractaire fut condamné à mort et guillotiné, en 1796, sur l’actuelle Place Maurice Marchais, pour avoir porté la Sainte Communion à un mourant. Il est enterré sous l’autel. Ce prêtre a été béatifié en 1934. Un gisant en cire, sous l’autel, le représente en habits sacerdotaux de l’époque.

Chapelle Saint Gwenaël

Cette chapelle comprend l’entrée sud de la cathédrale. Saint Gwenaël prit part à l’évangélisation des diocèses bretons au VI ième siècle. La cathédrale de Vannes possédait jusqu’à la Révolution des restes de St Gwenaël. Sur le vitrail de cette chapelle, Saint Gwenaël est représenté en compagnie de la Bienheureuse Françoise d’Amboise. Cette dernière, Duchesse de Bretagne, fonda le couvent de Carmélites à Vannes qui fut, aussi, le premier carmel féminin de France. Le tableau est une représentation symbolique de la Charité peint par Nicolas Gosse en 1842,

Transept Sud

Chapelle ND de Lourdes - Ce transept s’ouvrait sur la Porte des Ducs, en direction du château de l’Hermine. Cette porte fut fermée en 1770 et le transept transformé en chapelle. Cette chapelle est très visitée par les vannetais pour y prier Notre Dame de Lourdes. Le petit vitrail représente la première communion de la Bienheureuse Françoise d’Amboise, duchesse de Bretagne, qui, devenue veuve en 1457, fonda à Vannes, le couvent de Carmélites à Vannes. Ce couvent fut le premier carmel féminin de France. Au dessus, le vitrail est consacré au titulaire de la cathédrale : l’apôtre Pierre. A gauche un tableau représente la montée au ciel de Sainte Pétronille, la fille spirituelle de St Pierre. A droite de l’autel est inhumée Madame Catherine de Francheville, fondatrice de la Retraite des femmes, qui a été déclarée vénérable lors de l’ouverture de sa cause en béatification en 1906. La Retraite des femmes, est un centre spirituel jésuite qui accueille pour quelques jours des personnes désireuses d’approfondir leur foi dans l’esprit de saint Ignace de Loyola, le fondateur de la Compagnie de Jésus.

Le choeur liturgique

Le choeur de la cathédrale de Vannes abrite trois autels créés par le sculpteur marseillais Christophe Fossati du XVIII ième siècle. De part et d’autre du maître-autel, les statues de Saint Pierre et de Saint Paul, des sculpteurs marseillais Dominique et Christope Fossati. sont placées au-dessus de deux autels plus petits. La tradition veut que Pierre soit plus sombre du fait que longtemps cet autel ait été l’autel paroissial devant lequel brûlaient les cierges pour la messe.

Au fond du choeur se trouve l’ancien maître autel qui est d’une grande beauté mais qui n'est plus utilisé comme maitre-autel. A l'origine, l'ancien maître autel était réservé uniquement pour les seules messes solennelles. Aujourd'hui, cet autel est utilisé comme " Retable de Gloire" pour la Croix Glorieuse dorée de 2003. Cette Croix, toujours illuminée, domine le sanctuaire. Les deux Anges sur le Maître Autel rappellent ceux de l’évangile, gardiens du tombeau vide au matin de Pâques : ils annoncent la Résurrection de Jésus Christ. Ces deux anges rappellent aussi les deux anges de l'Arche de L'Alliance qui contenait les Tables de la Loi sur lesquelles Dieu avait gravé les Dix Commandements. L'Arche de l'Alliance représentant la Vierge Marie, les deux anges, Saint Joseph, son époux  et Saint Jean, l'apôtre à qui Jésus confia la Vierge Marie alors qu'il était en train d'agoniser sur la Croix. Les Dix Commandements représentant la Parole de Dieu : Jésus.

Le chœur a été réaménagé en 2003 : La disposition de la cathèdre (siège de l’évêque) entourée des sièges des prêtres, est le symbole de la communion entre l’évêque et les prêtres du diocèse. La cathèdre donne son nom à la cathédrale; elle est le lieu de la présidence et de l’enseignement épiscopal. L’autel et l’ambon - tables de l’Eucharistie et de la Parole - sont du même marbre blanc pour manifester le lien entre ces deux tables.

Déambulatoire

 Le chœur est entouré d’un très large déambulatoire destiné à canaliser les pèlerins venus prier sur la tombe de Saint Vincent Ferrier, au moyen-âge. Ce déambulatoire date du XVIII ième siècle. Une plaque de marbre, sur la droite indique que l’église cathédrale a été affiliée à la basilique Saint-Pierre de Rome en 1870. La cathédrale porte donc aussi le titre de basilique, signe spirituel d’un lien particulier avec l’Église de Rome. Dans le déambulatoire se trouve le monument aux morts de la guerre 1914-1918. Devant l’entrée du Trésor se trouve une Pietà émouvante taillée dans un marbre blanc d’une finesse surprenante.

Le trésor de la cathédrale

Le trésor de la cathédrale se trouve dans l’ancienne salle capitulaire (1782) du déambulatoire, ornée de boiseries Louis XVI du XVIII ième siècle. On y accède par un escalier. Le trésor rassemble une collection d’objets d’art religieux qui proviennent de plus de vingt communes du Morbihan. Vous pouvez y admirez en outre :
- un remarquable coffret de mariage en bois recouvert de parchemin (XII ième siècle), qui peint des scènes médiévales (la chasse, un tournoi, la châtelaine et son ménestrel)
- une croix reliquaire en or et vermeil du XII  ième siècle
- des crosses en ivoire du XIII  ième siècle
- un missel et graduel du XV ième siècle
- un pyxide en ivoire du XVI ième siècle
- de nombreuses pièces d’orfèvrerie sacrée du XVII ième siècle et XVIII ième siècle  : calices, patènes, custodes, ciboires, croix d’autel, ostensoirs…
- des  documents et livres anciens, dont l’enquête de canonisation de St. Vincent Ferrier.

Chapelle du Saint Sacrement et de Notre Dame de Pitié - Chapelle axiale

Cette chapelle est réservée à la prière silencieuse devant le Saint Sacrement. Le retable est richement sculpté. On y voit les statues en terre cuite de trois saints spécialement vénérés à Vannes : de gauche à droite, saint Patern, saint Vincent Ferrier et saint Gwenaël. Au sommet du retable se trouve une Vierge à l’Enfant de Charles Hoyau : Notre Dame de Pitié. Dans le passage, sur le côté, une « Pietà » est l’élément central du Monument aux Morts de la guerre 1914-1918. Un vitrail, don d’une Américaine, évoque la générosité des vannetais à l’égard des soldats américains, soignés à Vannes au cours de la Première Guerre Mondiale.

Transept Nord

Ce transept héberge la chapelle du tombeau de Saint Vincent Ferrier. Déplacé en 1956 dans la Tour du Saint-Sacrement, le tombeau de saint Vincent Ferrier a retrouvé en mai 2018, l’emplacement qu’il avait toujours eu, comme l’indique le grand vitrail situé tout au-dessus du porche des Chanoines. Les reliques de ce saint prédicateur sont conservées dans un reliquaire en forme de buste. Les autres reliques sont dans une châsse en forme de chapelle. La tapisserie des Gobelins déployée derrière le tombeau, qui fut offerte en 1615 par l'évêque Jacques Martin, représente plusieurs miracles posthumes de saint Vincent, et la scène de sa canonisation en 1455. Deux grand tableaux du 17 ième Siècle sont disposés de part et d’autre de cette chapelle. L’un représente la mort de Saint Vincent Ferrier de Gosse 1845, et l’autre sa prédication aux infidèles de Mauzaise, 1831, Au passage, vous pouvez voir l’ancien chœur des chanoines du XVIII ième siècle avec, au centre de l’abside, la stalle épiscopale.  

Les cinq chapelles du côté nord

Chapelle Notre-Dame de Miséricorde

Anciennement chapelle Saint Yves. Elle abrite une peinture de la Vierge à l’Enfant de Delaval (1836). On peut également y voir un vitrail représentant Saint Yves qui bénéficie d’une position privilégiée dans les églises bretonnes. Ce très beau retable avec la statue de Notre Dame de Miséricorde rappelle que les vannetais aiment à venir prier ici la Vierge Marie sous le vocable de Notre Dame de Miséricorde, Notre Dame de l’Amour de Dieu. Vous pouvez admirer aussi le tableau d’une Vierge à l’enfant (Delaval, 1836). Vu la qualité de son travail, ce peintre regretta que « ce tableau qui, par sa forme aurait fait un ornement convenable pour une chapelle royale, soit allé se perdre dans la cathédrale de Vannes ». Vous pouvez aussi admirer le bateau ex-voto ainsi que le vitrail en l’honneur de saint Yves. Défenseur des libertés des Églises bretonnes face au pouvoir royal de France, il est représenté dans toutes les cathédrales bretonnes. Saint Yves est le patron des « recteurs » bretons ainsi que celui des avocats.

Rotonde du Saint Sacrement ou Tour Dianélo

Nous devons cette chapelle au goût et aux moyens financiers de Jean Daniélo, chanoine et archidiacre de Vannes, qui avait fait toute sa carrière à la cour papale de Rome, et, en était revenu enthousiasmé par les constructions de Bramante, San Gallo ou Michel Ange. Il décida donc d'orner la cathédrale d’une chapelle lui rappelant le style architectural qu’il avait tant admiré. Cette chapelle de style Renaissance italienne, de plan centré, est un monument unique en France par son architecture et son style, où se reconnaissent les chapiteaux à l'antique, les frontons, les coquilles ou les défoncements en forme de cercle qui symbolisent l'hostie. Comme l’indique l'inscription qui s'y trouve toujours, au Corps Sacré de Notre Seigneur Jésus-Christ, cette chapelle fut toujours la chapelle du Saint-Sacrement. Jusqu’en mai 2018, elle abritait le tombeau de Saint Vincent Ferrier. Actuellement vide, elle pourrait dans un avenir proche, devenir « chapelle des fonds baptismaux ». Cette chapelle fut admirablement restaurée en 2009.  La voûte originale parsemée d'étoiles ou de palmettes fut peinte en 1537

Chapelle Notre Dame du Mené - Porte du cloître et de la Miséricorde.  Ancienne Chapelle Saint Antoine

La statue en bois (1874) de Notre Dame de la Charité ( ou du Mené) provient de la communauté des Sœurs de la Retraite du Mené. Une porte appelée depuis 2015 « Porte de la Miséricorde » donne sur les restes du cloître du XVI ième siècle. Celle-ci constitue l’entrée nord de la cathédrale. On peut admirer une peinture de Vincent datée de 1830 qui représente Jésus Christ sur la Croix, Saint Jean, la Vierge Marie et Sainte Marie-Madeleine.

Chapelle Saint Louis

Saint Louis est un Roi de France de la dynastie des capétiens. Il régna pendant plus de 43 ans, de 1226 jusqu'à sa mort du scorbut à Tunis en 1270, lors des huitièmes croisades. Considéré comme un saint de son vivant, il est canonisé par l'Église catholique en 1297. Ce Roi de France a atténué les excès de la féodalité au profit de la notion de bien commun et a développé la justice royale. Par celle-ci, il renouvelle la « quarantaine-le-roi », temps de réfléxions et de pourparlers obligatoires que devaient respecter deux clans ennemis avant de se faire la guerre,  ordonne la présomption d'innocence, atténue l'usage de la torture, interdit l'ordalie et la vengeance privée et institue la supplicatio, consistant à pouvoir faire appel au roi pour l'amendement d'un jugement.

Chapelle Saint Mériadec et Saint Patern

Ici le vitrail représente Saint Mériadec et Saint Patern, premier évêque de Vannes. On peut également admirer le tableau de Rivoulon effectué en 1846, "Litanies de la Sainte Vierge", ainsi que celui de Destouches de 1819, montrant la Résurrection de Saint Lazare.