Situé en face du port de plaisance, la Porte Saint Vincent est la porte principale qui mène à la vieille ville de Vannes

 

Sur la Place Gambetta, en face du Port de plaisance de Vannes, se trouve la Porte Saint-Vincent. Cette ouverture dans les fortifications de Vannes a été réalisée, probablement, vers 1600 pour remplacer la porte de Gréguennic, inutilisable à cause du bastion édifié en 1593. Cette nouvelle ouverture s'appelait alors porte de Ker-Calmont. Cette porte de pierre de taille de granit, architecturée à trois travées, et encadrées de colonnes et s'élevant sur trois niveaux, fut achevée entre 1622 et 1625 par l'architecte d'origine rennaise, Jean Bugeau, Au niveau inférieur, la porte charretière est encadrée par deux travées étroites, l'une aveugle, l'autre ouverte d'une porte piétonne. Deux niches s'ouvrent au second niveau dans les travées latérales, encadrant les armes de la ville. Le troisième niveau est constitué d'une niche médiane encadrée de volutes. Initialement, cette porte comprenait un pont-levis et une poterne.

Un projet d'assainissement

Au pied des fortifications se trouvait la vasière faisant office de douve dans lequel s'accumulait les eaux usées de la ville. La ville comptait sur la marée pour nettoyer ces immondices. Cette vasière était le port à la Ville de Vannes. Un pont en pierre, dit pont Saint-Vincent, permettait de passer d'une rive à l'autre de la vasière. Cet environnement était malsain.

Afin d'assainir le lieu, en 1835, cette partie des douves fut comblée afin de permettre la construction d'une place semi-hémisphérique qui remplaca le pont Saint-Vincent. Cette place initialement nommée la place du Morbihan porte aujourd'hui le nom de place Gambetta. Il s'agit là du début de l'aménagement du port de Vannes tel que nous pouvons le voir à ce jour.

En raison de sa construction sur un sol peu stabilisé, la porte Saint-Vincent dû être restauré de nombreuses fois. Ces restaurations étaient d'autant plus nécessaires qu'en échange d'une rente au Domaine Royal, une habitation privée avait été construite au dessus. Ce logement pesait fortement sur la voute et les piliers. Il fut donc, par la suite, supprimé. Le dessin de la porte actuelle résulte d'une restauration de 1742.

La statue de Saint Vincent Ferrier

Dès la fin de la construction de la porte, c'est à dire en 1624, pour honorer le saint de la ville, une première statue de Saint Vincent Ferrier, de pierre ou de marbre fut commandée à Guillaume Lemarchand. Cette statue fut placée dans la niche centrale dans le fronton. Comme vous l'avez deviné, c'est de cette statue que cette porte tire son nom en hommage au prédicateur Saint Vincent Ferrier, mort à Vannes en 1419. Cette statue fut mise à bas lors de la Révolution et remplacée par celle d'un sans-culotte. En 1891, la statue actuelle fut mise en place. Elle a été restaurée en 2019.

Le blason de la ville de Vannes

Sous cette statue de Saint Vincent Ferrier se trouve le blason de la ville de Vannes. Ce blason fut ajouté en même temps que la réinstallation de la statue de Saint-Vincent en 1891. Ce blason est "De gueules à l'hermine passante d'argent, accolée et bouclée d'argent, cravatée d'hermine doublée d'or". Il est soutenu par "deux lévriers d'argent, au collier de gueules, bordé et annelé d'or".

Ces deux lévriers rappellent ceux que  le Roi de France, François I, avait offert à la ville lorsqu'il  vint à Vannes le 4 août 1532 pour le traité d'union perpétuelle de la Bretagne à la France. Initialement, une couronne de comte, surmontait le blason. Toutefois, en 1891, cette couronne est remplacée par une couronne murale à trois tours. Ce nouveau  dessin de couronne rappelle que Vannes est la préfecture du Morbihan.

Sous ce blason se trouve la devise de Vannes "A ma vie". Cette devise était celle de l'ordre de Hermine avant de devenir celle de la cité de Vannes. Il faut noter que l'ordre de l'Hermine est un ordre de chevalerie fondé en 1381 par Jean IV, duc de Bretagne, à la suite de la bataille d'Auray. Cette bataille, qui s'inscrit dans la rivalité anglo-française de la guerre de Cents Ans, fut la dernière bataille de la guerre de Succession de Bretagne.