Histoire mouvementée et improbable d'un hôtel particulier du 17ième Siècle

 

Une famille girondaise

En 1599, le fils d’un trésorier général des finances à Bordeaux, Jacques Martin, fut nommé évêque de Vannes. Il prit possession de son évêché en 1601. L’année suivante, le prébende préceptoral était devenue vacant. A Vannes, depuis 1579, cette prébende, ou revenu, était versé au principal du collège Saint-Yves, à charge de celui-ci d’enseigner la grammaire, gratuitement et indistinctement, à tous les enfants. Ces cours correspondraient, aujourd’hui, à l’instruction primaire et secondaire.

Contrairement à l’usage en cours à Vannes, l’évêque décida d’attribuer cette charge à un des ses cousins nommé Giron du Rancau, prêtre de Bordeaux et « maître ès arts ». L’affaire fut portée devant le parlement de Bretagne à Rennes qui donna tort à l’évêque. Pour consoler son cousin, l’évêque de Vannes lui octroya l’une des dignités les plus en vue du chapitre: la dignité de trésorier.

En 1614, l’évêque de Vannes, fit venir le frère de Giron du Rancau, Pierre. Il le nomma chanoine. Très âgé, Giron du Rancau transmis à son frère sa charge de trésorier du chapitre de Vannes. Peu de temps avant le décès de Pierre du Rancau en 1665, arriva dans la région de Vannes, un des neveux des abbés Rancau. Ce neveu, âgé alors de 45 ans, était lui-même prêtre et se nommait Raymond Le Doulx. Ce prêtre était licencié en droit canon et en droit civil et docteur en théologie. L’évêque lui attribua dans un premier temps la paroisse de Plescop, puis celle de Brech. En 1663, l’abbé Le Doulx, entra dans le chapitre de la cathédrale de Vannes et devint recteur de la paroisse de Saint-Patern. Enfin, l’abbé Antoine Verdoye, neveu de Raymond Le Doulx, arriva aussi de Gascogne et fut nommé en 1677, chanoine et scholastique, c’est à dire, professeur en théologie et philosophie.

A cette époque, à l’emplacement de la rue Thiers courait un chemin, le chemin des Douves qui menait au port de Vannes en longeant les douves. Cette endroit était peu urbanisé. L’abbé Le Doulx habitait une petite maison qui se situait, à peu près, au 27 de l’actuel rue Thiers à l’angle de l’Hôtel de Limur. Au pignon de sa maison s’ouvrait une ruelle qui menait, en longeant les jardins, directement à l’église de Saint Salomon, elle-même située en haut de la rue des Tribunaux.

Environ à partir de 1666, grâce à des acquisitions successives, il s’organisa à agrandir sa propriété. Il réussit à constituer à l’arrière de son habitation une magnifique suite de jardin en terrasse et pu acquérir l’ensemble des maisons qui était en bordure de sa propriété.

Environ à partir de 1666, l’abbé Le Doulx se lanca dans l’acquisition des terrains sur lesquels sera édité.

 La construction de l'Hôtel des Douves

Vers les années 1685 la construction de l’Hôtel des Douves aujourd’hui appelé Hötel de Limur commence. Nous ne connaissons pas la raison qui poussa l’abbé Raymond Le Doulx à se lancer dans cet énorme chantier à l’âge de soixante dix ans. N’ayant pas d’enfant de fait de son état, nous pourrions penser qu’il souhaitait finir ses vieux jours dans la demeure dont il avait rêvé durant toute sa vie. En effet, durant son enfance à Bordeaux et ses voyages à Paris, Versailles et en Italie, il avait, sûrement eu l’occasion d’admirer l’architecture des immeubles de prestige. Toutefois, nous pouvons y douter. Il est aussi possible que l’abbé Le Doulx ait vu une opportunité de répondre au fort besoin de logements suite au transfert du Parlement de Rennes à Vannes. Mais là encore, il existe un doute important. A son âge, la création d’un immeuble de rapport n'avait aucune raison d’être.

Description architecturale de l’Hôtel de Limur

Achevé, approximativement, en 1687, ce nouveau bâtiment n’avait pas de pareil à Vannes. Ses proportions et son élévation était, de loin supérieure aux édifices publics et privés de Vannes à l’exception de sa cathédrale.

Nous ignorons le nom de l’architecte auquel a fait appel l’abbé Le Doulx pour construire l´hôtel des Douves. Celui-ci fut édifié légèrement en retrait du chemin des Douves, aujourd'hui rue Thiers, entre une cour et un grand jardin. La délimitation entre la rue et la cour est représentée par un large portail d'entrée percé d'une arcade charretière en plein cintre. Au fond de la cour d’honneur se trouve le corps de logis principal. Autour de celle-ci devait se trouver les bâtiments de service dont la remise à carrosse ainsi que les écuries.

La maison principale est construite en pierres et moellons recouverts d'enduit selon un plan rectangulaire. Elle est coiffée d'une toiture à croupes. Dans l’axe de la travée centrale, derrière le logis principal, se trouve un autre corps dans lequel un escalier monumental à arcades construit en pierre blanche. Au nord se trouve une tour de latrines. Au sud-ouest se trouve une aile de retour.

La façade est située devant la cour d´honneur en impose. Cinq travées régulièrement espacées la composent. Des bandeaux de pierre blanche et une importante corniche permettent d’accentuer le quadrillage de la façade. Cette façade s’élève sur deux étages. Sur le 1er étage, la façade est percée,alternativement, de fenêtres rectangulaires, appareillées en granit, et des porte-fenêtres. Au second étage, seules les fenêtres sont présentes. Les linteaux des fenêtres sont ornementés de soleil et de mascarons. Un dernier étage se trouve dans les combles. Celui-ci est éclairé par des lucarnes, en pierre calcaire, surmontées d´un fronton triangulaire flanquées de volutes à l´extérieur des jambages. L’ensemble est élevé sur des caves voûtées,

La travée centrale, formant au rez-de-chaussée l´accès principal, est surmontée d'un pavillon couronné d´un toit à l´impériale percé de lucarnes superposées à frontons circulaires et triangulaires. Les salles du rez-de-chaussée étaient dévolues aux tâches domestiques. Celles du premier étage, décorées de boiseries, constituaient l’étage noble.

L'accès à la cage d'escalier se fait par un couloir central voûté qui se retrouve à chaque étage. Ce couloir sert de vestibule entre chaque salle du logis principal.

Un héritage pesant

Suite au décès, en 1693, de l’abbé Le Doulx, son neveu, l’abbé Antoine Verdoye, hérita de sa fortune. Celui-ci quitta donc sa maison prébendale du 20 rue des Chanoines pour la petite maison de son oncle. Son héritage supportait de lourdes charges. Ainsi, rapidement, il dû s’occuper à louer cette résidence de prestige. Malheureusement pour lui, la noblesse bretonne de Vannes n’était pas suffisamment argentée pour louer un tel bien. Toutefois, il existait une noblesse qui habitait durant la belle saison dans leur château et qui passait l’hiver à Vannes. Cette noblesse possédait les capacités financières pour louer un tel bien. C’est ainsi que les premiers locataires de l’Hôtel des Douves furent, en 1696, la comtesse de Lannion et la marquise du Plessis. Ils furent suivis par les Cambout, puis les Montigny. Mais, bien souvent, l’Hôtel des Douves se retrouvait sans locataire. Il fut parfois réquisitionné par exemple pour héberger le marquis de Contades, lieutenant-général des armées du Roi de France, qui vint résider à Vannes afin de repousser les Anglais à la mer, ceux-ci ayant débarqué près de Lorient en 1746. L’abbé Verdoye décéda le 14 janvier 1748 et fut enterré à la chapelle Saint-Vincent de la cathédrale de Vannes.

L’héritage de l’abbé Verdoye

Les héritiers de l'abbé Verdoye furent deux dames du Vergier . La première était l’épouse de Bertrand de Barville, commandant pour le Roi au château vieux de Bayonne. La seconde était l’épouse d’Hériome Duchesne. A ces dames s’ajoutait un mineur, Joseph Verdier, dont le père se nommait Verdier Mathiaque, échevin de Bayonne. Les effets mobiliers de l’Abbé Verdoye furent vendus aux enchères publiques le 12 juillet 1748. Ses biens immobiliers, dont l’Hôtel des Douves, furent vendus au Marquis Blévin de Penhoët entre mars et avril 1749. L’Hôtel des Douves rapporta 10500 livres aux héritiers.

 

L’Hôtel de Penhoët

Ce dernier fit d’importantes améliorations à l’Hôtel de Douves car il souhaitait y fixer sa résidence. Il meubla l’hôtel avec faste. Si l’on croit l’inventaire à son décès, le montant des meubles des grands appartements s’élevait à 45900 livres, somme considérable à l’époque. M. de Penhoët habita son hôtel avec sa fille et son gendre, M. Michel-Marie Jégou, comte du Laz, et ses petit-enfants. Il y vécut 30 ans. Il y mourut, le 30 décembre 1779, alors âgé de 84 ans et sept mois.

Le 27 juillet 1780 le fils du Marquis de Penhoët, Alexandre de Blévin, ainsi que son gendre cédèrent l’Hôtel de Penhoët pour la somme de 19000 livres à M. de Gouvello, colonel au régiment de grenadiers royaux de Bretagne. Ce dernier venait de se marier. M. de Gouvello et son épouse habitèrent très peu cet hôtel. En effet, il était, très souvent, retenu par ses fonctions à Paris, à Nancy ou à Epinal . Lorsqu’il rentrait en Bretagne, c’était pour suivre l’avancement de la construction de son château, le château de Kerlévénan, près de Sarzeau.

 

L’Hôtel Gouvello

Lors de la Révolution Française, M. de Gouvello émigra. L’ensemble de ses biens furent donc confisqués. Lorsqu’il put rentrer en France, il résida à Versailles. Aussitôt après la loi du 6 floréal an 10, il prêta le serment de fidélité au gouvernement établi. Le 5 brumaire an XI (26 octobre 1802), M. de Gouvello obtint un arrêté du ministre de la Justice qui lui accordait une amnistie pour son émigration. Cet arrêté le réintégrait dans la jouissance de tous ses biens qui lui ne l'avaient pas encore été aliénés. Il faut noter que son château de Kerlévénan avait été vendu comme bien national. Il avait été vendu au prête-nom de M. Gouvello, M. Jouanne. M. Jouanne était l’architecte de M. de Gouvello. Ainsi, au retour en grâce de ce dernier, le 28 frimaire de l’an XI , M. Jouanne rendit le château de Kerlévénan à son légitime propriétaire.

Quant à l’Hôtel Gouvello, il avait été mis sous séquestre en vertu de la loi du 28 mars 1793. Il était occupé par deux locataires. Au 1er étage se trouvait M. Pichot, ingénieur en chef du département. Au 2ème étage, se trouvait, encore une fois, l’architecte de M. de Gouvello, M. Jouanne. Le 3 pluviôse an III ( 22 juin 1795), l’Hôtel Gouvello fut réquisitionné afin d’établir un tribunal militaire. En constituant sa demande, le commissaire des guerres avait écrit la lettre suivante aux citoyens administrateurs du district de Vannes  :

« Le représentant du peuple ayant déterminé l'établissement d'un tribunal militaire dans ce chef-lieu, et la maison de l'émigré Gouvello ayant paru être le local le plus convenable, comme étant propriété nationale, je vous prie, citoyens, de faire vider par les locataire actuels le rez-de-chaussée et le 1er étage de cette maison à fin que le tribunal puisse s'y établir de suite. La chambre des audiences doit être garnie d'un banc pour trois juges, un banc pour l'accusateur militaire, un banc pour le greffier, et une table pour les jurés, et douze chaises. Dans la salle d'instruction, il faudra six chaises et une table, chenets, pelles et pinces. Dans celle des jurés, douze chaises ou des bancs, une table, chenets, pelles et pinces. Dans la chambre du greffier, une armoire, une table et quatre chaises.

Il doit être disposé dans le rez-de-chaussée un local pour y placer le poste qui sera établi près le tribunal.

Veuillez bien, citoyens administrateurs, donner les ordres nécessaires pour cette évacuation, et que les objets demandés conformément au détail ci-dessus soient fournis au tribunal au plus tôt possible, et faire participer la municipalité afin qu'elle concoure à cette mesure dans les objets qui sont de sa compétence. — Salut et fraternité ».

 

Propriété de la famille Danet

L’État révolutionnaire avait besoin de toujours plus d’argent. C’est ainsi que le 21 prairial (10 juin 1796), l'Hôtel Gouvello fut vendu pour un prix de 16.362 francs. L'acquéreur était M. Le Lagadec, commis-greffier de la municipalité. Celui-ci mourut quelques mois plus tard sans avoir pu acquitter la partie du prix d'adjudication exigible en numéraires. Ses héritiers se dépêchèrent de trouver un nouvel acquéreur. Celui-ci fut trouvé en M. Mahé-Villeneuve qui leur en donna 8000 livres. Toutefois, le nouvel acquéreur devait aussi s’acquitter du solde dû à la République par M. Le Lagadec, soit 2 725 livres, 6 sols et 8 deniers. Mais là encore, nous pouvons penser que M. Mahé-Villeneuve n’était qu’un prête-nom. En effet, les 8000 livres avaient été fourni par M. Danet Aîné qui appartenait à une riche famille de négociant vannetais, grand acheteur des biens nationaux.

M. Danet Aîné était durant la période révolutionnaire, président du directoire du département, puis, il fut élu en l'an VIII, député au Conseil des Anciens ; M. Danet Aîné fut par la suite admis par le Sénat au corps législatif. Son fils Joseph-François Danet, alors âgé de 26 ans, fut nommé comme receveur général le 16 juillet 1810. A cet époque, le receveur général pouvait être considéré comme étant les banquiers du Trésor grâce aux fonds qu’il se procurait par des opérations plus ou moins hasardeuses ou par les emprunts qu’il émettait auprès du public. C’est ainsi que le 6 août 1811, Joseph-François Danet racheta, à M. Mahé-Villeneuve, l’Hôtel Gouvello, pour la somme de 25000 francs.

Malheureusement pour Joseph-François Danet, au retour des Bourbons, il fut révoqué de ses fonctions de receveur général. Afin d’établir son dû, le Trésor réalisa un audit. Cet audit constata, qu’en réalité, les caisses de Joseph-François Danet étaient considérablement déficitaires. Il s’ensuivit un approfondissement de sa situation financière. La Cour des Comptes constata, pour les années 1811 et 1812, un déficit de 126 883 francs. En creusant encore, la Cour des Comptes établit le 24 juillet 1817 que la situation financière de Joseph-François Danet était, au 31 décembre 1816, débiteur envers l’État de la somme de 1 263 553 francs. C’est ainsi qu’en juillet et août 1818, l’ensemble des biens immobiliers de M. Joseph-François Danet, dont l’Hôtel Gouvello, furent saisi à la requête de l'agent judiciaire du Trésor.

 

L’Hôtel de Limur, Hôtel de Ville pressentie de Vannes

Le maire de Vannes, M. Duplessis de Grénédan était très intéressé par l’Hôtel Gouvello. En effet, il souhaitait acquérir cet hôtel particulier pour le transformer en Hôtel de Ville. Il fit part de son projet au Préfet, le comte de Chazelle. Celui-ci lui donna son accord. Le 3 décembre 1818, le maire de Vannes convoqua donc une séance extraordinaire du conseil municipal durant laquelle il exposa son projet d’achat de l’Hôtel Gouvello. Il avança que la mairie actuelle était en piteux état et qu’il vaudrait  mieux utiliser les sommes qui seraient nécessaires à la restauration de l’actuel Hôtel de Ville à l’acquisition d’un autre bâtiment. Il proposa alors de faire acheter l’hôtel Gouvello par la ville de Vannes. Avec enthousiasme, le conseil municipal répondit à son invitation. Il imagina même d’installer dans l’Hôtel Gouvello, la bibliothèque municipale ainsi qu’une école d’enseignement mutuel, école qui était demandée à Vannes mais pour laquelle aucun bâtiment n’avait été, pour l’instant, trouvé. Ainsi, le conseil municipal donna le droit au maire de se rendre adjudicataire de l’Hôtel Gouvello, pour et au nom de la ville.

L’adjudication publique eut lieu le 15 février 1820. La mise à prix fut de 10 000 francs. Rapidement, les enchères montèrent pour atteindre la somme de 14 500 francs. Le dernier enchérissant fut Maître Montfort, avoué à Vannes. Ce dernier déclara avoir enchéri pour M. René-Jean Duplessis de Grénédan, agissant en qualité de maire de la ville de Vannes, pour le compte et dans les intérêts de la commune, aux fins de délibération et autorisation du conseil municipal.

Toutefois, rapidement après la vente au enchères, les conseils de la ville firent remonter que la reglémentation n’autorisait pas le maire à se porter acquéreur de ce bien pour le compte de la ville. Le 22 février, M. René-Jean Duplessis de Grénédan écrivit au Préfet pour le demandéerà ce qu’il entame des démarches qui permettraient à la ville de conserver l’Hôtel Gouvello. Or, le temps restant pour entamer ces démarches était de 20 jours ,ce qui rendait impossible leur réalisation complète.

Ainsi, le 3 mai 1820, le maire de Vannes réunit le conseil municipal. Après de longues discussions, le conseil municipal dû répondre à la question suivante : « Le conseil municipal pense-t-il que les moyens de la commune lui permettent de conserver l'acquisition de l'Hôtel Gouvello faite par M. le maire au nom de la commune ? ». La réponse à cette question fut « Non » pour 19 voix sur 21. Ainsi, le conseil municipal finit par donner l’autorisation au maire de revendre l’Hôtel Danet le plus rapidement possible et au prix qu’il pourra trouver.

C’est alors que l’État intervint par l’intermédiaire du Ministre et du Préfet. Ceux-ci avertirent le conseil municipal que l’achat réalisé par le maire ne pouvait la lier. En effet, ils avancèrent que la ville de Vannes ne pouvait acquérir ce bien qu’après avoir accompli certaines formalités comme la justification des ressources dont la commune disposait pour payer son acquisition, l’expertise de la valeur des immeubles à acheter. N’ayant pas réalisé ces démarches, la ville ne pouvait être considérée comme propriétaire de l’Hôtel Gouvello. Il était donc impossible à la ville de s’immiscer dans la revente de cet hôtel particulier puisqu’il n’en a jamais été le propriétaire. Seul M. René-Jean Duplessis de Grénédan pouvait être considéré, à titre particulier, comme étant le propriétaire de cet édifice.

L’Hôtel de Limur

M. René-Jean Duplessis de Grénédan chercha donc désespérément un acquéreur à l’Hôtel Gouvello. C’est alors que M. Armand Le Gouvello lui présenta M. Charles Chanu, Comte de Limur, officier de marine à la retraite. Le comte de Limur entreprend la surélévation des anciennes écuries en 1912 sur les plans de l'entrepreneur Auguste Richard et en 1925 la réalisation d'un garage et d'un bureau. La famille de Limur resta propriétaire de cet hôtel particulier jusqu’en 1947.

A cette année, l’Hôtel de Limur fut vendu à la ville de Vannes qui le destina à accueillir le musée des Beaux-Arts de Vannes. Cette destination fut effective de 1955 à 1968.

En 1980, l’Hôtel de Limur fut cédé à l’État pour 1 franc symbolique. Celui-ci ne s’occupa aucunement de ce patrimoine architectural et le laissa tomber en ruine. C’est ainsi que la Ville de Vannes le racheta pour 1 franc symbolique en 1991.

La Ville de Vannes obtint son classement au titre des monuments historiques le 9 septembre 1993. A compter de 1997, elle entreprit un vaste chantier de restauration qui s’est achevé durant l’année 2011. C'est ainsi qu'entre 1997  et 2000, les toitures et les maçonneries de façades sont restaurées afin de mettre le bâtiment hors d’eau. Puis, entre 2001-2002, c’est au tour des menuiseries extérieures de faire l’objet de toutes les attentions.
Entre 2003 et 2005, l’orangerie datant du XXe siècle est démolie car dangereuse et sans intérêt architectural majeur. Une passerelle est réalisée et la façade sud est restaurée.
À partir de 2005, il faudra cinq ans pour parachever le chantier en restaurant l’ensemble des intérieurs.
Enfin, pour finir, un peu avant la fin de l’année 2010, des travaux de réaménagement des abords (cours et porche notamment) seront engagés pour une durée d’environ 6 mois.

Le coût de la restauration s’est élevé à 6,5 millions hors restauration du porche, des cours, ainsi que celle du jardin situé à l'arrière du bâtiment et accessible par la rue des Tribunaux.

Aujourd’hui, l’Hôtel de Limur est un lieu d'échanges et de rencontres. Il abrite, en son sein, l’Institut Européen de Musique Ancienne et accueille des expositions temporaires, des conférences, des ateliers et des concerts.