La préfécture de Vannes a été construite en 1865. Cette oeuvre de l'architecte Emile Amé, permet à la ville de Vannes de marquer son importance régionale.

 

La préfecture de Morbihan a été construite sur l'emplacement de l'ancien couvent des Jacobins dans le quartier de Saint Patern. L'architecte départemental Émile Amé soumetta les premiers plans de ce bâtiment au gouvernement en 1860. Il fallu attendre un an avant que le décret de construction soit promulgué en 1861. Le suivi des travaux sera assuré par le successeur d'Emile Amé, Léopold Hawke. Finalement, son inauguation a eu lieu le 23 août 1865 sous Napoléon III. La cérémonie d'inauguration s’achève par "un bal des plus brillants". Cette inauguration vient mettre fin à cinq années durant lesquelles le préfet est resté sans bureaux.

En effet, cette préfecture remplace l'ancienne préfecture qui était installée dans l’ancien manoir épiscopal de La Motte situé à l’emplacement de l’actuelle rue Émile Burgault. Cet ancien manoir, construit au 17e siècle, était devenu vétuste et faisait l’objet de nombreuses consolidations. Le 30 décembre 1859, un des murs de la préfecture s’effondre en provoquant la mort de deux postillons. L’expertise de l’architecte dépêché par le ministre de l’Intérieur est sans appel, il faut raser l’édifice. Ce triste évènement qui déclencha la construction de cette nouvelle préfecture.

Cette construction est incluse dans un plan d’ensemble qui comprend le percement d’une nouvelle voie vers la gare, l’implantation de la nouvelle préfecture à la place de l’ancien enclos des Dominicains après la démolition du monastère et de la chapelle, et la création d’une nouvelle rue plus tard baptisée Alain-le-Grand.

La nouvelle préfecture du Morbihan est un bâtiment ayant un plan en U pastichant le style Louis XIII. L'édifice comporte un étage surmonté d'un comble mansardé. Sa partie centrale, surélevée, est amortie d'un fronton arrondi où sont sculptés l'aigle impérial et deux personnages armés, Ces deux personnages sont une représentation de Nominoë, comte de Vannes, et d'Alain II de Bretagne, dit « Barbetorte » ou « al louarn », premier Duc de Bretagne de 936 à 952. Ainsi, ce fronton réussit à faire référence à la fois à l'Empire et à l'histoire bretonne. Les frontons de la cour d'honneur et de la façade sud ont été exécutés par le sculpteur Le Merle en 1864. Le pavillon central est surmonté d'une coupole éclairé par un oeil-de-boeuf. Deux ailes encadrent la cour d'honneur. Le rez-de-chaussée du bâtiment principal est réservé aux pièces d'apparat. Aménagé sous le pavillon gauche, un passage voûté conduit aux dépendances. Dans les ailes sont installés les bureaux et les appartements du secrétaire général. En 1922, un bâtiment en granit destiné aux archives départementales vient compléter l'ensemble. La rampe de l'escalier principal a été forgée par Albert Lefebvre. Sous l’Occupation, alors que les Allemands de la Préfecture du Morbihan ont leur Feldkommandantur, certains salons sont cloisonnés sans pour autant en altérer l’esthétique.

L'architecture de ce bâtiment officiel est plutôt bien reçue par les Vannetais comme semble en témoigner le journal Le Courrier de Bretagne : « Le nouveau bâtiment est un beau et riche, vaste et confortablement aménagé et disposé avec une parfaite entente de la destination ». Neuf ans plus tard, lors d’une visite officielle, le président de la République Mac Mahon aurait même déclaré que le bâtiment est « plus beau même que l’hôtel de la présidence à Versailles ».

La préfecture du Morbihan est entourée d'un parc de cinq hectares dont le dessin de 1862 est l'oeuvre de Louis-Sulpice Varé, architecte-paysagiste de Paris et auteur du bois de Boulogne. L'exécution des terrassements et des plantations fut confiée au paysagiste John Wallen à partir de 1863. Un jardin à la française de 5 000 m2 redessiné en 1975 est placé en contrebas de l'aile des archives,

Le 29 octobre 1975, les façades et les toitures de la préfecture ont fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques.

Dans les année 1960, la préfecture ne permet plus d’accueillir des services de plus en plus nombreux tout en hébergeant le Conseil général. Après 20 ans de réflexion, la construction d’une nouvelle préfecture à quelques dizaines de mètres plus loin, rue Saint-Tropez sera validée . Alors que les travaux commencent en 1980, le chantier est rapidement bouleversé par une loi sur la décentralisation de 1982. En effet, cette loi en accordant plus de compétences aux conseils généraux, impose la nécessité de la contruction d'un bâtiment dédié au Conseil général. Ainsi, le ministre de l’Intérieur décide, en conséquence, d’affecter les bâtiments rue Saint-Tropez au Conseil général. Le préfet reste, quant à lui, dans l'ancienne préfecture. Ses locaux sont cependant entièrement rénovés et modernisés.