L'architecture extérieure de la cathédrale Saint Pierre de Vannes a été fortement reprise au 19ième siècle. Ses entrées principales étaient la porte principale, la Porte des Chanoines, la Porte aux Ducs.

En 1866, reprenant un projet de Brunet-Debaisnes, M. Charier propose de doter la cathédrale Saint Pierre de Vannes d´une façade harmonique de son invention, dans le style gothique rayonnant, en enrobant complètement la tour nord de maçonneries neuves et en lui donnant une symétrique au sud. À la demande de Labrouste, inspecteur général des édifices diocésains, c´est une solution moins radicale qui est finalement retenue, puisqu´elle respecte les dispositions anciennes de la tour nord, mais le reste du frontispice est une création intégrale du XIX ième siècle.

L'ancienne façade de la cathédrale

Plusieurs relevés datant de 1862 permettent de connaître l´état antérieur de la façade, dont les parties basses des tours étaient du reste dissimulées par des constructions civiles à pans de bois. Sur la tour Nord, au-dessus des parties basses, apparaissent trois arcades en tiers-point retombant sur d´élégantes colonnes par l´intermédiaire de chapiteaux à crochets.

Les deux étages supérieurs de la tour étaient respectivement éclairés par deux baies en plein-cintre séparées par un trumeau et par trois baies en tiers-point encadrées par deux arcades aveugles. Au-dessus, s´élevait une flèche octogonale haute de quelque 23 m, éclairée par quatre lucarnes et cantonnée de quatre clochetons d´angle – les “ quatre fillettes et petites tourelles, qui sont au cerne du grand aguillon d´iceluy clocher ”, mentionnées par une expertise de 1536.

La partie centrale, au même niveau, comprenait une grande baie (qui apparaît murée, mais divisée en deux lancettes sur un relevé de 1824) dont l´arc à peine brisé tend vers le plein-cintre, encadrée de deux arcades aveugles plus basses en tiers-point.

La tour Sud n´était, en fait, qu´une tourelle de plan carré, couronnée par un étage et une flèche de pierre octogonaux, dont la seule fonction était d´abriter un escalier en vis. Son premier étage était allégé par deux arcades aveugles en tiers-point, moins larges que celles du nord.

Exception faite de la dissymétrie des tours, cette façade présente d´évidentes ressemblances, soulignées par L. de Farcy dès 1886, avec celle de la cathédrale d´Angers, datée des années 1180, qui fit également école au Puy-Notre-Dame.

Toutefois, on pouvait y déceler quelques influences du décor normand, dans les motifs en décaissement de trilobes et de quadrilobes qui allègaient les arcades et les écoinçons du premier étage.

Le portail primitif, remplacé à partir de 1484 par un ouvrage de style flamboyant achevé en moins de dix ans, cédait  à son tour la place en 1782 à une porte classique à arc segmentaire d´une grande simplicité, au-dessus de laquelle était conservé le tympan vitré, privé de son réseau.

Il était précédé d´un porche, qui avait lui-même pris la place d´un ouvrage semblable du XIII ième siècle – autre point commun avec la cathédrale d'Angers, comme d´ailleurs avec celle de Saint-Pol-de-Léon : haut de 10,78 m, il était couronné d´une balustrade à mouchettes et ouvrait sur le parvis par un arc garni d´une suite de trilobes ajourés, à accolade et fleuron couronné d´un gâble. En 1494, le sculpteur Jean André y avait installé les statues du Christ en croix entre la Vierge et saint Jean. De nombreux éléments lapidaires en sont conservés dans le déambulatoire.

On peut restituer, pour le portail intérieur, bâti en calcaire sur un soubassement en granit, deux portes géminées en anse de panier surmontées d´un tympan vitré, réunies sous une voussure à quatre rangées décorées de rinceaux de vigne, feuilles de chêne et de chou et de niches à dais en calcaire, encadrée de deux pilastres amortis par des pinacles et surmontée d´un cordon en accolade orné d´une couronne de trilobes.

À la différence des églises gothiques du Midi, qui réunissent sous une même toiture nef et chapelles latérales, ces dernières étaient dès l´origine dotées d'une couverture distincte, en terrasse.

Les fenêtres hautes étaient de médiocres dimensions, accusant le parti général de muralité de l´édifice. Les relevés établis en 1863 semblaient indiquer qu´à cette date, toutes les baies du côté sud étaient dépourvues de remplages. Pourtant, en 1848, Guilhermy décrivait encore des “ fenêtres hautes en ogive, avec meneaux et compartiments compliqués ”. Après que le restaurateur ait doté toutes les baies de remplages rayonnants en contradiction flagrante avec le style de la nef, seule celle de la troisième travée, côté nord, conserve un réseau flamboyant, composé de quatre lancettes tréflées surmontées d´une rose formée de quatre mouchettes tournantes.

Bâtis en calcaire, ses meneaux présentaient des bases et des profils du XV ième siècle, et ses piédroits semblaient solidaires des maçonneries voisines, mais une réfection à l´identique, que certaines sources datent de 1845, n´est pas à exclure.

Les chapelles latérales étaient épaulées par des contreforts à ressauts couronnés par des pinacles à 45° et reliés par de minces arcs-boutants à ceux du vaisseau central qui étaient eux, amortis en bâtière et flanqués d´un pinacle à 45° encadré de deux petits pinacles orthogonaux.

Un portail à tympan vitré s´ouvrait dans la troisième travée ; son arc segmentaire témoigne d´une réfection à la fin du XVIII ième siècle.

L'ancien dessin de la "Porte aux Ducs"

Bâti en 1504 sous la conduite de Guillaume Yvon, le portail des ducs, muré et masqué par un autel depuis 1776, donnait accès au bras sud du transept. La dénivellation de la rue Saint-Guenhael avait obligé à créer un escalier à double rampe, visible sur les plans du XVIII ième siècle et dont les arrachements sont encore lisibles dans la maçonnerie.

Le premier registre présentait un portail formé à l´origine de deux portes géminées, muré en partie basse et un tympan vitré sous un arc en accolade et un gâble surmonté d´un écu et d´un fleuron. Pierre Bodinaye y avait “ imprimé les armoiries de Bretagne et l´ecusson de l´évêque ”en 1505.

La voussure était simplement moulurée, dépourvue du décor végétal encore présent au portail ouest.

Au deuxième registre s´ouvrait une grande baie devant laquelle passait une galerie à balustrade.

Enfin, au troisième registre, le pignon en retrait de l´alignement des niveaux inférieurs était également précédé d´une coursière à garde-corps. Bien que construit une douzaine d´années après son homologue du sud et sous la conduite d´un nouveau maître d´oeuvre, Pierre Cadio, le bras nord du transept, était encadré par deux contreforts angulaires,  en reprenait l´essentiel des dispositions.

L'ancien dessin de la "Porte des Chanoines"

Au registre inférieur, un portail à deux portes géminées surmontées d´un tympan vitré, d´une accolade à fleuron et d´un gâble, dit portail des chanoines, était très semblable au portail sud du choeur de la chapelle de Quelven. Lui aussi condamné en 1776, il a été rouvert en 1956.

Au-dessus, une baie, garnie de trois lancettes au XIX ième siècle, confirmait par ses dimensions modestes le fort parti de muralité de cette façade. Le décor de la Renaissance y faisait son apparition sous la forme de six niches à coquille, dans les piédroits du portail. Les statuettes qui ornaient les contreforts sont l´oeuvre du même atelier que celles de l´arc triomphal.