Chef d'oeuvre de l'architecte Armand Charier, l'histoire rocambolesque de l'Hôtel de Ville marqua, pendant longtemps, la vie municipale de Vannes.

 

Situé sur l’ancienne Place du Marché, actuelle Place Maurice Marchais, l’hôtel de ville de Vannes fut souhaité par le maire républicain Emile Burgault en 1847. Toutefois, sa construction n’a pu avoir lieu seulement entre 1880 et 1886.

Cet hôtel de ville est l’oeuvre de l’architecte vannetais, Armand Charier. Dans son dessin, l’architecte s’est inspiré fortement de la ville de Paris. De nombreux artistes parisiens et nantais ont contribué à son décor intérieur très soigné et parfaitement sauvegardé.

L’ancien hôtel de ville de Vannes se situait sur la place Lucien Laroche, anciennement appelée place de la Mairie. Il occupait les bâtiments de l’ancienne Cour des Comptes de Bretagne. Dès le 12 janvier 1860, le conseil municipal de la ville de Vannes, sous la présidence du maire Jean Lallement, fit le constat de la vétusté et de l’incapacité de ce bâtiment à accueillir dignement les services municipaux d’une ville peuplée par environ 20 000 personnes. Cette insalubrité fut actée par la nécessité de détruire le beffroi de l’hôtel de Ville qui menaçait d’effondrement. Très rapidement, il fut décidé de construire un nouveau bâtiment plus adapté à l’hébergement des différents services municipaux. Toutefois, la mise en application de cette décision fut difficile. En effet, il fallait se décider de l’endroit où construire ce nouvel hôtel de ville. Fallait-il le reconstruire au même endroit, fallait-il le déplacer ? Si un moment, la place des Lices fut proposée, cette situation fut rapidement abandonnée car cette place était difficilement accessible aux voitures à chevaux et n’offrait pas un espace suffisant pour ce qui devait être l’ornement de la ville de Vannes.

Une décision fut prise de demander à un jeune architecte vannetais, Armand Charier, issu d’une famille d’architecte de Noirmoutier et ancien élève de l’école des Beaux-Arts de Paris, de réaliser deux projets de construction dont le coût ne devait pas dépasser 200 000 francs. Le premier de ces projets devait se situer à l’emplacement de l’ancienne mairie. Quant au second, il devait être situé sur la place Napoléon, aujourd’hui place Maurice Marchais.

En 1878, les projets sont encore en discussion et la décision finale est toujours reportée. Ainsi, durant le conseil municipal du 19 mars 1878, le rapporteur de la commission des bâtiments communaux déclara : « Parler en Bretagne de la Mairie de Vannes, c’est immédiatement provoquer l’hilarité générale. Voilà vingt ans, Messieurs, et davantage peut-être, que j’entends dire à tous les habitants de Vannes : il est indispensable de reconstruire la Mairie. C’est une honte pour un chef-lieu de département de tolérer une masure comme Hôtel de ville ».

Enfin le 12 août 1878, la décision est prise sous le mandant du premier maire républicain de Vannes, Emile Burgault. Ce dernier, dans ses promesses électorales, avait promis de construire un nouvel hôtel de ville.

Enfin, le projet de construction sur la place Napoléon fut retenu  lors d’une séance du conseil municipal  : « Il est incontestable et il sera incontesté qu’un monument produit plus d’effet que son aspect est plus grandiose, quand il orne une place, quand il la domine, que lorsqu’il se trouve enserré dans un espace restreint, étouffé par les constructions d’alentour. (…) Le plan visant la place Napoléon offre un caractère architectural plus sévère, plus grandiose, plus monumental. Il est plus complet et surtout en rapport plus direct avec l’importance de notre ville. »

Entretemps, le coût de cette construction passa de 200 000 francs à 350 000 francs voire 400 000 francs si des expropriations étaient menées afin d’agrandir encore cet espace.

De nouvelles élections municipales approchant, les futurs expropriés organisèrent une pétition qui força le conseil municipal à limiter son projet grandiose.

Ainsi le 12 février 1880, après bien de nombreuses séances houleuses du conseil municipal contestant soit l’implantation soit le luxe de ce projet pharaonique pour une ville comme Vannes, il est définitivement décidé de lancer la construction du nouvel hôtel de ville sur la place Napoléon.

Le 23 avril 1880, le conseil municipal adopta les nouveaux plans et les nouveaux devis de l’architecte Armand Charier pour un prix ayant encore une fois « légèrement » augmenté : Les devis « définitifs » s’élèvent à 410 937,90 francs.

Pour perpétuer la pose de la première pierre de cet édifice qui a eu tant de mal à sortir de ses cartons, une médaille commémorative en bronze est commandée, en quarante exemplaires, au graveur A. Bovy. Là encore, la lenteur de réalisation fit que celles-ci furent livrées seulement lorsque le premier étage de la mairie était en cours d’élévation.

Le 13 août 1880 commencent les travaux de construction du nouvel hôtel de ville. Pas moins de quatre vingt cinq entreprises, sociétés industrielles et artistes participèrent à la construction et à la décoration de l’hôtel de ville. Les blocs de pierres de Loire arrivaient sur chaland jusqu’au port de Vannes, puis étaient acheminés à la place Napoléon à l’aide de trains de chevaux. Arrivés sur place, ils étaient préparés, sculptés et montés. Le chantier fut ralenti par la faillite de l’entreprise de gros œuvre.

L’hôtel de ville de Vannes mesure 46 mètres de long, 21 mètres de larges et 37 mètres de haut. Construit en pierre blanche, il s’élève sur quatre niveaux. Il emprunte au style néo-renaissance la symétrie des ouvertures, rythmées par des pilastres à chapiteaux corinthiens et des colonnes. Les bossages de l’appareil, les corniches ornées, les frises en volutes sur les balustrades des balcons du 1 ier étage sont empruntés au style classique. Une très haute toiture coiffe l’édifice principal. Sur celle-ci deux grandes cheminées s’élèvent de part et d’autre. L’ensemble est enserré par deux tours carrées s’avançant légèrement, surmonté d’une toiture aussi haute que celle du bâtiment principal.

Le perron est encadré par deux lions de bronze, sculptés par L. Villemot. Dominant celui-ci, sur la façade, les bustes de quatre hommes célèbres : Mirabeau, l’un des auteurs de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, Descartes, philosophe et inventeur du rationalisme, Lesage, écrivain dramaturge originaire de Sarzeau et bien sûr, Adolphe Thiers, Président de la République française sous la III ième République.

Toujours sur la façade, encadrée par des hommes nus très académiques, les blasons des deux des trois sous-préfectures du Morbihan : Lorient et Ploërmel. Le blason de Pontivy n’est pas représenté. Le fronton est sculpté de guirlandes d’après les modèles du sculpteur parisien Henri Thiebault. Couronnant le fronton, se trouve une horloge de Gourdin entourée de deux cariatides. L’ensemble est surmonté d’un élégant campanile qui devait rappeler, sans doute, le beffroi de l’ancienne mairie.

L’inscription République Française, Liberté, Egalité, Fraternité scelle définitivement l’excercice du pouvoir municipal dans la loi de 1884 et dans le respect des dogmes de la République.

Comme l’a souhaité le conseil municipal et l’architecte, l’intérieur doit refléter le pouvoir et l’ambition de la ville de Vannes, préfecture du Morbihan. Le volume de la salle des pas perdus est important ; l’escalier d’honneur, s’inpirant de celui de l’opéra Garnier, est majestueux avec son marbre jaune d’Echaillon, la salle des fêtes est grandiose. La salle du conseil municipal et la salle des mariages ne dénotent pas quoique plus modestes. Rien n’est trop beau pour le conseil municipal : tuffeau de Loire, marbre de Côme, de Carthage, pavements et mosaïques, décors peints sur les plafonds et les boiseries, cheminées monumentales.

Le coût de la construction de l’hôtel de ville commence à inquiéter les contribuables. Pour se prémunir, le conseil municipal demande à Armand Charier le montant final de ce coûteux bâtiment. Ce dernier répond qu’il est « bien difficile de fixer le quantum de la dépense d’une œuvre d’art aussi compliquée que l’Hôtel de ville, mais qu’il ne croit pas que ce chiffre s’éloigne beaucoup, soit en plus, soit en moins de 500 000 francs ».

Malgré ce dépassement continuel de budget, l’architecte n’hésite pas à faire venir de Paris ou de Nantes des artistes en vogue afin que ceux-ci embellissent l’hôtel de ville de la préfecture du Morbihan. La folie des grandeurs n’a pas de limites. Pour les sols des galeries, le mosaïste de Poitiers, Palauzi est demandé. Pour les stucs, l’architecte fait venir l’atelier Corbineau de Nantes. Les peintures des plafonds de la salle des fêtes et de la loggia sont confiées à l’atelier Felz. Quant au porte-flambeaux en bronze, ils sont commandés aux ateliers parisiens de Graux-Marly. La fresque de la « Maternité » est commandée à Daniel Dupuis, celle de « Lucrèce » à Adolphe Eude. Dans l’escalier d’honneur, Charles Champigneulle, Grand Prix du Concours International du Palais de l’Industrie de Paris, créé le vitrail du mariage de la Duchesse Anne de Bretagne avec le Roi de France Charles VIII. Au dessus de l’escalier d’honneur, Lemal du Faubourg Saint-Denis à Paris, aidé de son collaborateur Raquet, construisent une verrière aux armes de la ville de Vannes.

L’architecte et le conseil municipal ne se refusent rien. Dans la salle des fêtes, des motifs festifs, palmes, chutes de fleurs, volutes, masques et trompettes soulignent sa destination. Des médaillons, des têtes féminines sont sculptées, Elles représentent la science, la marine, le commerce, l’agriculture, l’industrie et les arts. Au plafond se déploie un décor en mosaïques dorées. Trois magnifiques lustres de bronze éclairent la salle. Ceux des extrémités sont de Galy-Regaudière, celui du centre est d’Eugène Baguès. La salle du conseil est ornée du blason de la ville de Vannes ainsi que ceux des trois sous-préfectures du Morbihan. Sur la cheminée en marbre jaune de Carthage réalisé par Parfoury se dresse le buste de la Bretagne de Pierre Ogée.

Malgré les prix d’amis obtenus des artistes du fait de leur amitié avec l’architecte Armand Charier et la crise économique que les frappes, les décorations sont très onéreuses. Pris à son propre piège, le conseil municipal est obligé de voter continuellement des rallonges de budget. Pour essayer de se dédouaner, il avance que ce magnifique bâtiment fera l’admiration de toute la Bretagne et sera à même, suite à de futures mentions dans des guides touristes, de pouvoir attirer des touristes étrangers à Vannes. Face à cette déraison, l’opposition s’en donne à coeur joie et fait publier dans « Le Petit Breton », en mars 1885 : « La commission affirme que les guides Joanne, Conty, Bedeker etc, ne manqueront pas de signaler aux touristes le monument de la place Napoléon et que des files ininterrompues d’Allemands aux yeux de faiënce, d’Anglais à cotelettes rousses, d’Italiens, de Chinois, de Polonais, de Hurons et de Hovas, se succèderont, le front dans la poussière, pour admirer l’Hôtel de ville, ce qui diminuera la besogne des balayeuses municipales et accroîtra les ressources des habitants… »

Enfin, un peu plus de cinq ans et demi plus tard, la construction s’achève. Arrive le temps du bilan financier. La facture finale s’élève à la petite somme de 793 628 francs.

Le lecteur comprendra bien qu’avec un tel montant, le conseil municipal n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Il décida d’organiser des cérémonies d’inauguration auxquelles il compte rien de moins que d’inviter un ministre d’état afin de souligner l’importance de la ville de Vannes et rehausser son prestige. Le maire de Vannes, avait rencontré à Paris, le ministre de l’Intérieur, Monsieur Sarrien, qui lui avait promis de venir inaugurer son nouvel hôtel de ville. Ainsi, pour bien le recevoir, 11 000 francs sont budgétisés pour les repas. Voici le programme des festivités tel que le maire les a décrites au Préfet de Morbihan dans une lettre datée du 13 juin 1886: « Une réception à la gare de Mrs les Ministres par une délégation du Conseil Municipal qui les conduirait en voiture au nouvel Hôtel de ville où les attendraient les membres de la municipalité accompagnés de tous les services municipaux … Présentations officielles de droit …Vers onze heures du matin aurait lieu le banquet à la Halle aux Grains, l’espace manquant à l’Hôtel de ville ;  vers quatre heures de l’après-midi ascension d’un ballon ; de huit heures à onze heures, concert donné sur la place de l’Hôtel de ville par l’une des musiques militaires. Pour la circonstance, illumination de la place où s’exécuteraient des effets de lumière électrique et des feux oxhydriques. À l’intérieur de l’Hôtel de ville éclairage et décoration comme pour un jour de bal (…) puis visite par groupe du rez-de-chaussée et du 1er étage sous la surveillance de la Gendarmerie et des agents de police. À onze heures grande retraite aux flambeaux, pièces d’artifice et de feux changeants. Le maire invitera les habitants à pavoiser. ».

Le ministre de l’Intérieur jugera finalement que sa venue à Vannes allait, peut-être, entamer son prestige. Ainsi, ce n’est finalement que le ministre des Postes et des Télégraphes, M. Granet, qui daigna répondre à l’invitation du maire de Vannes. En encore, dans un premier temps, ce dernier refusa de venir ce qui provoqua une crise au sein du conseil municipal qui menaça de démissionner et de laisser au maire le soin d’inaugurer, seul, l’Hôtel de ville. Il a fallu l’intervention du préfet du Morbihan pour que sa venue soit définitivement acquise pour inaugurer ce que l’opposition nommait le « Palais municipal » ou encore la « Folie Burgault ».

Le Progrès du Morbihan et l’Avenir du Morbihan promulguèrent officiellement le programme des festivités, à savoir :

La samedi 11 juillet 1886 :

6 heures du matin : distribution de pain aux indigents de la commune à l’ancienne Mairie.

8 heures : réception de M. Le Ministre à la Gare, par les autorités civiles et militaires. Défilé des troupes.

11 heures : inauguration de l’Hôtel de ville, présentation à M. Granet, Ministre des Postes et Télégraphes.

Midi : banquet dans le local de la Halle aux Grains

4 heures : sur la place du Morbihan (aujourd’hui place Gambetta), ascension d’un ballon de 600 mètres cubes monté par M. Mangin.

9 heures : embrasement de la place de l’Hôtel de ville, grand concert de la Musique d’Artillerie.

11 heures : grande retraite aux flambeaux, feux changeants, pièces d’artifices.

 

Le Maire de Vannes invite ses concitoyens à illuminer et pavoiser leurs habitations le 11 et 12 juillet.

 

Le dimanche 12 juillet 1886 :

Promenade sur le Golfe du Morbihan et courses nautiques données sous le patronage de la « Société des Régates de Vannes ».

 

C’est ainsi que le 11 juillet 1886, arrivent à la gare de Vannes, le ministre des Postes et des Télégraphes, accompagné du sous-secrétaire d’état de l’Intérieur, M. Bernard.

Pour recevoir ces hôtes illustres, toutes les autorités de la ville sont présentes  : Le Préfet Léonce Bret, le Général et l’Évêque Mgr Jean-Marie-Bécel et bien sûr, le maire de Vannes, Emile Burgault.

Le discours du Ministre des Postes et Télégraphes, comme nous pouvons nous attendre, fut parfaitement « républicain » : « Le monument que vous inaugurez aujourd’hui est le temple de la vie civile, le symbole de ces grands principes de progrès, de liberté, d’égalité, de respect des personnes et des consciences qui est la base et l’honneur des institutions républicaines ». Ce dernier n’hésita pas à souligner que « Les édifices publics sont de deux sortes : les écoles où l’on apprend à devenir citoyen, la mairie où le citoyen remplit ses devoirs ! »

Pour le banquet républicain 680 invités sont attendus sous la Halle aux Grains, restaurée pour l’occasion. Pour participer à cet évènement, les vannetais devront débourser, en plus de leur impôt, la somme de cinq francs.

Toutefois, le repas fut à la hauteur de la magnificence de l’hôtel de ville :

Crevettes du Golfe, buisson de langoustes, saumon de Loire, pâté de canard d’Amiens, saucisson de Lyon, filet de bœuf Madère, poularde à la Richelieu, quartier d’agneau rôti…haricots verts à l’anglaise, petits pois...pour finir, savarin glacé et gâteau napolitain… le tout accompagné de vins de Bordeaux, de Sauternes, de Bourgogne, et, bien sûr, de champagne à profusion !

La visite de l’Hôtel de ville est conduite par l’architecte Armand Charier. Il put apprécier l’admiration portée à son chef d’oeuvre. Heureusement , l’affluence permet de cacher le manque cruel de mobilier. En effet, les possibilités de financement de la ville étaient totalement éteintes.

Petit à petit, l’euphorie du lendemain de fête s’est totalement estompé. La réalité financière du coût pharaonique de ce monument à la gloire de Vannes, préfecture du Morbihan, revient, très rapidement, à la surface. L’endettement de la ville à explosé. Lors des élections de 1888, la municipalité d’Emile Burgault est sanctionnée. Le nouveau conseil municipal sera dirigé par Charle Riou. Ce dernier devra solder les délires somptueux de son prédécesseur et régler les nombreux contentieux qui s’annoncent.

Du fait des difficultés financières de la ville de Vannes, certaines entreprises n’ont pas été payées dans les délais. Des indemnités de retard devront leur être versées cela jusqu’en 1889. De plus, suite à la construction, il y a un affaissement d’une partie du nouveau bureau du maire, puis des effondrements des appartements de l’école Sévigné, puis du collège communal. Le paiement des honoraires de l’architecte Armand Charier attendront la résolution de ces litiges. Des expertises, puis des contre-expertises sont demandées. Des recours en responsabilité contre Armand Charier et les entrepreneurs iront devant le Conseil de préfecture puis devant le Conseil d’État. Ce dernier donnera raison à Charier pour ses honoraires en 1895. Puis en 1897, il donnera raison à la ville concernant les effondrements.

Avant l’inauguration du « Palais municipal », connaissant la propension de la ville de Vannes à ne pas entretenir parfaitement ses bâtiments, Armand Charier avait obtenu du maire Emile Burgault, le poste de conservateur du musée de Vannes, à titre bénévole. En effet, il souhaitait garder un œil sur son chef d’oeuvre. Ce futur musée sera installé au 2ème étage du bâtiment. Ainsi, le 30 septempbre 1886, il n’hésita pas à envoyer une lettre au maire, pour lui signifier l’importance de l’entretien du nouvel hôtel de ville :

« Je ne veux pas parler ici des soins de propreté plus ou moins grands qui ressortent des obligations imposées aux huissiers. Il est certainement indispensable de balayer, d’essuyer et de maintenir l’ensemble dans un état satisfaisant à l’œil, mais il est encore plus nécessaire de procéder périodiquement et d’une façon très réglée à des ouvrages d’entretien qui assurent la solidité et l’éclat des ouvrages d’art exécutés. » Il finit par ces mots : « Je désire laisser ces soins à personne et être nommé par vous ou le conseil municipal, à titre gratuit, comme je le suis déjà pour le musée, conservateur de l’Hôtel de ville. » Ainsi, le 2 novembre 1886, le Conseil municipal avait voté la résolution suivante : « Une somme de mille francs est votée pour l’entretien de l’Hôtel de ville. Monsieur Charier se charge de la direction des travaux de cet entretien sans honoraires, attachant un intérêt tout particulier à la conservation en parfait état de l’œuvre dont il a été l’architecte. » Mais aussi, Armand Charier comptait bien continuer à faire bénéficier la ville de Vannes de ses connaissances des arts et de ses très nombreuses relations avec les artistes.